Rhoda Scott : L'interview

Rhoda Scott à la Salle Philharmonique de Liège

Ce dimanche 20 mai, la grande icône du jazz Rhoda Scott est en concert sur l'orgue de la Salle Philharmonique. L'OPRL l'a rencontrée avant son récital exceptionnel.

 

Pourriez-vous nous parler de votre parcours musical ?

Je suis issue d’une famille de sept enfants. Mon père était pasteur dans le New Jersey. La légende familiale raconte que, à deux ans, je jouais des airs que j’entendais à l’église. C’est d’ailleurs à l’église que j’ai touché mon premier orgue Hammond (modèle B3). J’ai été autodidacte jusqu’à l’âge de 17-18 ans, ce qui explique pourquoi j’ai spontanément joué pieds nus en découvrant le pédalier. À 18 ans, je suis entrée au Westminster Choir College de Princeton (New Jersey) où j’ai étudié l’orgue classique pendant deux ans et demi. J’ai ensuite rejoint la Manhattan School of Music de New York parce que cette école me permettait de travailler, parallèlement à mes études. À l’époque, je n’avais pas le niveau suffisant pour entrer en classe de piano et il n’y avait pas de département de jazz. J’y ai donc obtenu un master en théorie musicale classique.


On vous entend généralement à l’orgue Hammond. Quelle est votre expérience de l’orgue à tuyaux ?

En dehors de mes études à Princeton, j’ai eu relativement peu de contact avec l’orgue traditionnel. Mais, au début des années 2000, un promoteur de jazz allemand m’a proposé de participer à un concours qu’il organisait dans une église de Hanovre. J’y ai remporté le Deuxième Prix, derrière un formidable organiste russe qui avait d’ailleurs un bon trait d’humour concernant l’orgue traditionnel : « Jouer sur un orgue à tuyaux, c’est un peu comme essayer de faire danser un éléphant. » (rire). Le concours était suivi d’une tournée dans dix villes allemandes. Par la suite, mon collègue russe m’a invitée à prendre part à un festival sur orgue à tuyaux en Russie. Grâce à lui, j’ai pu jouer en tournée, à plusieurs reprises, à la cathédrale de Moscou et dans différentes salles de concerts comme à Saint-Pétersbourg et Samara. Il y a quelques années, j’ai également joué sur l’orgue de l’abbaye de Leffe, avec Steve Houben à la flûte, dans le cadre du Dinant Jazz.


On dit que vous connaissez plus de 1000 morceaux par cœur. Est-ce exact ?

Oui, j’ai toujours eu une bonne mémoire. En fait, je n’arrive pas à dresser à l’avance une liste de morceaux que je vais jouer en concert. J’ai vraiment besoin de réagir dans l’instant, en fonction du lieu, du public…

 

Avez-vous déjà joué à Liège ?

Oui, plusieurs fois, mais toujours sur l’orgue Hammond et pour des clubs de jazz, notamment à l’invitation de Jean-Marie Hacquier.


Lire l'interview intégrale                                                                                                         Propos recueillis par Éric Mairlot

 

Réserver en ligne