Orgue

Inauguré en 1890 par le grand organiste français Charles-Marie Widor, l’orgue Schyven de la Salle Philharmonique compte aujourd’hui 3676 tuyaux…

Édifié en 1888 par le facteur d’orgues Pierre Schyven, au départ pour une exposition industrielle à Bruxelles, l’orgue de la Salle Philharmonique voit le jour à un moment où, à l’exemple de la Grande Bretagne, les salles de concerts richement dotées d’Europe et des États-Unis trouvent indispensable d’acquérir un orgue symphonique pour accroître leur prestige. Sorti du cadre religieux, l’instrument gagne ainsi la société civile et vient renforcer l’orchestre ou le suppléer. En 1900, l’orgue Schyven est complété d’un buffet et d’escaliers latéraux. Très endommagé après la Première Guerre mondiale, il est agrandi et pneumatisé en 1925 par le facteur Francesco Vegezzi-Bossi (Italie). Électrifié en 1939, il est encore agrandi en1956 et inauguré sous cette nouvelle forme par la grande organiste française Jeanne Demessieux, à l’époque professeur au Conservatoire de Liège.

À la fin du XXe siècle, l’instrument est à bout de souffle. Un projet de restauration voit le jour à partir de 1997 et réunit plusieurs spécialistes. Entrepris de 2002 à 2005, les travaux sont confiés à la Manufacture d’Orgues Thomas (Ster-Francorchamps) et à la Manufacture d’Orgues Luxembourgeoise (Lintgen). Inauguré en septembre 2005, le nouvel instrument revient à sa composition d’origine (on supprime tous les ajouts des années 1920-1950), augmentée de neuf jeux nouveaux qui lui donnent une plus grande puissance sonore et par une console électrique mobile dotée d’un combinateur permettant de mémoriser près de 4000 combinaisons de jeux.

Découvrez le film réalisé en 2005 à l'occasion de la restauration de l'orgue Schyven.

Dans son état actuel, l’orgue compte 3676 tuyaux. On dénombre 1947 tuyaux anciens datés de 1888 (53 %) pour 1729 tuyaux neufs (47 %). Le plus petit tuyau mesure 19,5 cm et pèse 22 gr, le plus grand fait 5,50 m pour un poids de 155 kg. L’orgue est composé de 55 jeux, de 3 claviers de 61 touches et d’un pédalier de 32 touches. 3464 tuyaux (94 %) sont fondus dans un métal constitué d’un alliage de plomb et d’étain, appelé « étoffe ». 212 tuyaux (6 %) sont en bois (tilleul, épicéa et sapin rouge du Nord). L’instrument est capable de produire un son allant du plus infime pianissimo au plus puissant fortissimo.

 

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