Rencontre avec Xavier Boone

Interview de Xavier Boone The Boonx

Le chanteur/compositeur du groupe « The Boonx » dit tout sur son concert à la Salle Philharmonique, le 8 janvier, dans le cadre des « Happy Hour ! ».
 

Comment est né votre groupe The Boonx ?

The Boonx est né en 2008, d’abord sous forme d’un duo avec le guitariste Jan Ghesquière, avec qui j’avais déjà travaillé précédemment. Puis le groupe s’est élargi : nous avons fait appel à Stijn Possemiers à la basse et Arne Lagatie à la batterie. Le pianiste, Stijn Wauters, a rejoint The Boonx un peu plus tard. Les deux Stijn étaient passés, comme Jan Ghesquière, par la section jazz du Conservatoire d’Anvers ; Arne Lagatie, lui, a un parcours plus centré sur la musique classique. C’est un ami d’enfance de Jan : ils sont originaires d’Ypres tous les deux. Quant à moi, je suis gantois. Notre noyau de base est constitué de ce quintette, mais en studio, nous travaillons aussi avec des cuivres, des chanteuses pour les chœurs...

Comment définiriez-vous le style musical de votre groupe ?

Nous faisons du blues-pop, avec pas mal d’influences du jazz, de la musique folk et de la soul. La grande majorité de notre répertoire est constituée de compositions personnelles : je compose les textes et la musique en version chant/guitare, puis nous réalisons les arrangements en groupe, aux répétitions. Mes influences principales sont les classiques américains des années 1970 : Steely Dan, Fleetwood Mac… mais je peux aussi citer Ray Charles. Le public nous associe à Van Morrison, un artiste que j’aime énormément, à The Band (le groupe qui a accompagné Bob Dylan), ou encore à un groupe belge assez connu en Flandre, Blue Blot
.

En plus de vos compositions personnelles, votre concert à Liège comportera quelques reprises…

En effet, notre setlist sera essentiellement constituée des titres de nos trois albums, mais j’ai l’habitude de proposer également l’une ou l’autre reprise de Van Morrison. Pour ce « Happy Hour ! » - et c’est une première -, nous allons aussi proposer quelques chansons en français. Ma mère est francophone et j’ai été élevé dans les deux langues ; enfant, j’ai beaucoup écouté et chanté Cabrel, Brassens et d’autres…

Les membres de votre groupe ont des profils musicaux assez variés.

Jan Ghesquière, le guitariste, est vraiment issu d’une formation jazz : cela s’entend tout de suite à ses choix d’harmonies, notamment.  Stijn Wauters, le claviériste, est aussi marqué par le jazz, et le blues : cela imprime un certain rapport au temps, au rythme, et donne un souffle particulier à notre musique. Quant à Arne, le classique de la bande, il apporte un niveau d’exigence et de précision évident, car il entend tout dans le moindre détail !

Vous avez sorti trois albums jusqu’à présent. Y a-t-il eu une évolution dans votre travail ?

Dans le style, pas vraiment, car j’ai depuis le début une idée précise de ce que je veux faire comme musique, et je ne cherche pas l’évolution à tout prix. Par contre, on peut dire que le premier album (Slowpoke, 2012) n’était pas encore abouti dans sa réalisation (nous étions alors deux membres actuels du groupe et nous nous étions associés à d’autres musiciens). Le deuxième album (Ghostnotes, 2015), pour lequel nous étions déjà quatre, a été réalisé de façon un peu précipitée et donne un résultat trop « brut » pour être totalement satisfaisant. Notre dernier album, Facing music (2018) est plus abouti et correspond mieux à ce que je voulais obtenir depuis le début du groupe. Nous l’avons enregistré avec le quintette actuel, deux chanteuses et des cuivres. Nous avons eu la chance de pouvoir le produire sous le label September, label de jazz de HKM, dans un des meilleurs studios (ICP Recordings Studios à Bruxelles, très prisés même à l’étranger) et avec l’un des meilleurs ingénieurs du son, Michel « Shelle » Dierickx, qui a travaillé pour énormément de grands artistes (Bashung, Arno, Stephan Eicher, William Sheller, Robert Wyatt, Indochine, Echo & The Bunnymen, dEUS et bien d’autres). Le label September nous offre d’ores et déjà un contrat pour un futur album, que nous espérons enregistrer l’été prochain.

Pour votre concert à la Salle Philharmonique de Liège, un second percussionniste de l’OPRL, Peter Van Tichelen, rejoindra The Boonx. Avez-vous déjà travaillé avec lui ?

Non, jamais, mais Peter et Arne se connaissent évidemment très bien puisqu’ils sont collègues à l’OPRL ! Cela apportera un cachet supplémentaire à ce concert. Nous sommes vraiment heureux de venir jouer en Wallonie avec ce groupe, qui est essentiellement connu en Flandre. Je suis d’autant plus impatient de venir à Liège que c’est une ville que j’ai beaucoup fréquentée à l’âge de 16-17 ans, même si je ne connaissais pas encore la Salle Philharmonique ! Ce sera une découverte à l’occasion de ce « Happy Hour ! ».

Propos recueillis par Séverine Meers
Réserver en ligne