Classic Academy 2018 : L'interview de Pauline van der Rest

Pauline van der Rest, violoniste

Née à Bruxelles en 2004, formée depuis ses sept ans auprès d’Igor Tkatchouk, professeur à l’IMEP de Namur, Pauline van der Rest rejoint, en 2012, l'Ensemble des Jeunes Solistes de Belgique, dont elle devient concertmeister en 2015. Elle est a remporté les 1ers Prix de différents concours.  « Jeune talent » à l’IMEP depuis 2017, elle a suivi des masterclasses avec Vadim Tchijik, Alexei Moshkov, Hrashya Avanesyan, Aleksey Semenenko… et est invitée régulièrement dans toute l’Europe et jusqu’à Moscou (Fondation Spivakov). 

 

1. Comment est née votre passion pour la musique ?
 

Je suis la cadette d’une famille de sept enfants (ma sœur aînée a 27 ans). Nous faisons tous de la musique sauf mes parents, qui aiment beaucoup la musique mais ne la pratiquent pas. Parmi les instruments joués par mes frères et sœurs, c’est le violon qui m’attirait le plus. Maman aime aussi raconter que, à six ans, je serais tombée « amoureuse » du Prince Gabriel de Belgique et que je me serais mis en tête d’étudier sérieusement le violon pour participer un jour au Concours Reine Élisabeth et avoir la chance de le rencontrer ! (rires). 


2. Avez-vous d’autres passions ou centres d’intérêt ? 


Mes principaux hobbies sont la danse classique et le piano, que j’étudie au Conservatoire Balthasar-Florence de Namur, et aussi la lecture. En ce moment, je lis par exemple Les Trois mousquetaires d’Alexandre Dumas, L’Iliade et l’Odyssée d’Homère et des romans policiers. J’aime aussi courir, nager, faire du trampoline… Je m’intéresse beaucoup à la vie marine et, à côté de mes rêves violonistiques, je me verrais bien océanologue. 


 3. Cela a-t-il été facile de concilier un parcours musical de si haut niveau avec votre scolarité ? 


Non, pas toujours. La Ministre de l’enseignement n’accorde pas facilement les aménagements d’horaires qu’on lui avait demandés pour mes études secondaires. J’étudie donc en filière générale au Collège des Sœurs Notre-Dame à Namur pendant la journée (en immersion néerlandaise), et pour mes cours de musique en après-journée. En primaire, j’avais la chance d’avoir un directeur compréhensif qui pouvait m'octroyer davantage de liberté, mais en secondaire, ma directrice actuelle, tout aussi compréhensive et collaborante, est parfois « coincée » par un refus de la Ministre de me dispenser de certains cours. Récemment, néanmoins, le directeur de l’IMEP, Guido Jardon, a écrit une lettre à la Ministre pour me permettre de participer, à la mi-juin, au Concours d’Odessa (Ukraine), qui tombe en même temps que les examens de fin de deuxième année. Nous avons reçu une réponse positive mais nous attendons encore la confirmation écrite.


4. Que représente pour vous l’opportunité de jouer avec orchestre ? 


Je suis très heureuse de jouer avec l’OPRL, qui est un orchestre formidable. Jusqu’ici ceci dit, j’ai pu jouer avec des orchestres moins connus comme la Chapelle musicale de Tournai, dirigée par Philippe Gérard (le Concerto n° 1 en ré mineur de Mendelssohn et le Double Concerto de Bach, avec Camille Babut du Marès) et l’Orchestre Symphonique de Namur « La Concorde », dirigé par Michel Déom (dans le premier mouvement du Concerto n° 3 de Saint-Saëns).  


5. Pourquoi avoir choisi la Carmen Fantasie de Waxman ? 


J’ai choisi cette paraphrase car j’adore Carmen de Bizet mais aussi parce que c’est une pièce démonstrative et virtuose qui me permet de faire valoir beaucoup d’aspects du violon. J’ai déjà joué cette œuvre avec piano mais c’est la première fois que je la joue avec orchestre.


6. Quels sont vos projets ? 


Après le Concours d’Odessa et la Classic Academy, je participe, début juillet, au Concours « Il Piccolo Violino Magico » de San Vito al Tagliamento (près de Venise), présidé par Pavel Vernikov. Je reviens ensuite à Liège pour une masterclass avec Hrachya Avanesyan, organisée par Elena et Bertrand Lavrenov, puis je pars pour deux semaines de masterclass en Grèce, avec mon professeur Igor Tkatchouk. J’apprécie beaucoup ces cours intensifs car ils me permettent de progresser rapidement et de me retrouver avec de jeunes musiciens de mon âge.

 

Propos recueillis par Éric Mairlot