Le rituel du zar, une expérience rare à vivre avec Mazaher

Mazaher

Le vendredi 7 octobre, à 20 heures, l'Égypte éternelle s'invite à la Salle Philharmonique avec l'ensemble Mazaher qui pratique le rituel du zar, à travers une musique où les voix et les percussions invitent à une expérience hypnotique.
 

Plongez dans l’Égypte éternelle avec l’ensemble Mazaher, véritable célébrité dans son pays, l’un des rares ensembles pratiquant encore le rituel du zar ! Cette pratique communautaire thérapeutique et cathartique vise à harmoniser les tensions intérieures : une sorte de purification physique et spirituelle, lors de laquelle la communication avec les esprits est guidée par l'interaction rythmique insistante et variée du tambour, qui peut conduire à un état de conscience altéré, voire à la transe.

L’ensemble est l’une des rares confréries à pratiquer ce cérémoniel en Égypte, s’inspirant de trois courants : le Zar de Haute-égypte, Abul Gheit Zar et le Zar soudanais ou africain. Malgré leurs différences, tous impliquent une utilisation intensive des tambours et l’intervention d’une chanteuse principale. Il s’agit ici d’Om Sameh (72 ans), qui a débuté le zar avec sa mère lorsqu’elle était enfant. Aujourd’hui, elle tape puissamment sur le tambour tout en chantant des chants soufis de sa voix profonde et forte.

Les femmes ont de tous temps occupé une place prépondérante dans l’art du zar, que Mazaher perpétue dans sa forme originale, préservée à travers le temps. Le zar allie des chants hypnotiques, des danses, des percussions polyrythmiques sur des tambours à cadre et des riffs du tamboura. Cette lyre à six cordes, représentée sur les murs des tombes et des temples de l’Égypte ancienne, n’est plus jouée que par de très rares musiciens et existe sous diverses formes dans les régions d’Afrique de l’Est, de la péninsule arabique et de Perse.

Écouter Mazaher permet aussi de découvrir, outre le tamboura, cinq autres instruments originaux qui enrichissent les six voix des artistes : le mazhar, percussion accordable sur cadre muni de cymbales ; la tabla, sorte de darbouka (tambour à peau en forme de gobelet) ; le doholla (darbouka basse) ; les sagat (cymbales à doigts) et enfin le mangour, une ceinture en cuir cousue avec des sabots de chèvre.

Mazaher évolue au sein de Makan, centre basé au Caire qui se dédie aux arts de la scène égyptienne. Ce centre s’engage à encourager la diversité culturelle en tant que stratégie pour contrer une tentation à l’uniformité. Parce que le zar fait partie d’une pratique marginale, la musique et les chansons ont survécu dans leur forme originale sans aucune interférence majeure.

Le concert sera présenté par Hélène Sechehaye, spécialiste des musiques du monde, qui succède à Étienne Bours pour présenter chaque concert de la série de "Musiques du monde" de l’OPRL.
 

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