Classic Academy 2023 : L'interview de Philippe Schiltz

euphoniste

La Classic Academy est de retour le dimanche 18 juin prochain, dans le cadre de la Fête de la musique. 4 candidats des différents conservatoires de la Belgique francophone vont concourir aux côtés de l'OPRL. Parmi eux, Philippe Schiltz, originaire de Noertzange (dans le sud du Grand-Duché), étudiant en Master 2 au Conservatoire Royal de Liège. Il interprétera le Concerto pour euphonium de Horovitz avec l’OPRL. Nous l’avons rencontré.

 

Pourriez-vous nous retracer votre parcours en quelques mots ?

J’ai commencé la musique à 8 ans, à l’École régionale de musique de Dudelange, au Grand-Duché de Luxembourg. Mon père pratique le chant choral amateur. Mes deux oncles jouaient de l’euphonium et m’ont donné envie d’en jouer. À 16 ans, je suis entré au Conservatoire d’Esch-sur-Alzette, puis à 20 ans, au Conservatoire Royal de Liège, dans la classe d’Olivier Haas. Après mon Bachelor, obtenu en 2021, j’ai bénéficié d’un programme Erasmus qui m’a permis d’étudier six mois à Tilburg, aux Pays-Bas. Je termine actuellement mon Master 2 à Liège. Je joue régulièrement au sein de divers orchestres luxembourgeois, belges et allemands.

L’euphonium est un instrument peu connu. Quelles sont ses particularités ?

L’euphonium est un instrument de la famille des cuivres, inventé au milieu du XIXe siècle. C’est un tuba ténor, donc un peu plus petit et aigu que les tubas basse et contrebasse qu’on entend à l’orchestre. Il a la même tessiture que le trombone, mais produit une sonorité plus chaude, plus ronde. L’euphonium est un peu le violoncelle des orchestres à vents (harmonies, fanfares et brass bands). Comme le saxophone, il ne fait que des apparitions ponctuelles au sein des formations symphoniques, comme dans Mahler (Septième Symphonie), Richard Strauss (Une vie de héros et Don Quichotte), Moussorgski/Ravel (Tableaux d’une exposition : Bydlo), Gustav Holst (Les Planètes) et Respighi (Les Pins de Rome). En 2022, j’ai eu l’occasion de jouer Une vie de héros et Les Pins de Rome avec l’OPRL.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir un musicien professionnel ?

Le partage de ma passion avec le public. Ce qui n’était au départ qu’un loisir a pris une place de plus en plus importante dans ma vie, au point de vouloir en faire mon métier.

Pourquoi vous êtes-vous inscrit à la Classic Academy ?

L’euphonium étant peu présent au sein de l’orchestre, la Classic Academy constitue pour moi une formidable opportunité de jouer avec une telle formation, de surcroît en soliste. Je suis également fier de représenter le Conservatoire Royal de Liège.

Parlez-nous du concerto que vous avez choisi… 

Le répertoire de l’euphonium a beaucoup évolué au cours des dernières décennies. Le Concerto pour euphonium de Joseph Horovitz (1926-2022) est considéré comme le premier concerto moderne pour cet instrument et reste une des rares œuvres pour euphonium et orchestre symphonique. Il a été composé en 1972, il y a donc quasiment 50 ans. C’est une œuvre que j’ai vraiment envie de faire découvrir au public. Horovitz était né à Vienne dans une famille juive qui a émigré à Londres en 1938, pour échapper à l’Allemagne nazie. Il a fait toute sa carrière en Grande-Bretagne et a beaucoup contribué à l’évolution de la musique pour vents Outre-Manche.

Comment voyez-vous votre avenir professionnel ?

J’aimerais partager mon temps entre l’enseignement et un poste d’orchestre. Dans le cas de l’euphonium (et du saxophone), les orchestres militaires sont les seules opportunités. Mais il faut un peu de chance pour que des places se libèrent au bon moment (Rire). Les postes ne sont pas très nombreux. Parallèlement, je joue aussi dans le Quatuor de tubas Tessera, que j’ai cofondé en 2019. Nous donnons des concerts, des masterclasses, et réalisons des enregistrements, pour faire mieux connaître nos instruments.

Comment les jeunes de votre âge perçoivent-ils la musique classique ?

Quand on dit qu’on fait de la musique classique, l’idée est généralement bien reçue. Ils ne connaissent pas très bien mais trouvent ça chouette. Grâce au Covid, on a pu aussi mesurer combien la musique est importante dans la vie quotidienne.

Quels sont vos hobbies ?

Mon autre grande passion est le billard américain (Pool), qui se distingue à la fois du billard français (ou billard carambole, sans trou) et du snooker. Comme la musique, c’est une discipline qui requiert une bonne préparation mentale. J’ai participé à plusieurs championnats européens en 2015 et 2016. Sinon, j’aime aussi le VTT en forêt et le ski.

Propos recueillis par Éric Mairlot

GRATUIT. Ouverture des réservations le mardi 30 mai, à 13 heures.

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