Classic Academy 2021 : L’interview de Daniel Foeteler

trombone

Découvrez le tromboniste Daniel Foeteler (23 ans, Conservatoire Royal de Liège) qui interprétera Rota, le 20 juin prochain.

 

Né en 1997, dans les cantons de l’Est, Daniel Foeteler commence le piano et l’orgue à six ans. Trois ans plus tard, c’est finalement sur le trombone qu’il jette son dévolu, à l’Académie de Saint-Vith. Il poursuit l’apprentissage de cet instrument au Conservatoire Royal de Liège dans la classe d’Alain Pire et de Gérald Evrard. En parallèle, il se perfectionne auprès de Joseph Alessi, Jamie Williams, György Gyivicsán… Aujourd’hui, il se produit régulièrement au sein de divers orchestres tels que l’OPRL, le Brussels Philharmonic et l’Opéra Royal de Wallonie-Liège. Depuis 2018, il pratique la musique de chambre moderne et contemporaine au sein du quatuor de trombones Bone Station 4.

Vous êtes originaire de la région de Saint-Vith. Comment êtes-vous venu à la musique ?

Je viens d’un petit village situé près de Burg-Reuland, à la pointe sud des cantons de l’Est, près des frontières allemande et luxembourgeoise. Dans ma région, les orchestres d’harmonie sont encore fort présents. Un village sur deux dispose de sa propre harmonie d’une trentaine de musiciens. Mon père est tubiste amateur. Je l’ai toujours vu assis près des trombones. À six ans, j’ai commencé le piano et l’orgue, mais à neuf ans, j’ai préféré m’orienter vers le trombone. Deux ans plus tard, j’étais capable de jouer dans l’harmonie, ce qui est excellent à tous points de vue pour la formation d’un musicien. J’ai suivi le cycle complet de trombone, à l’Académie de Saint-Vith, avec Hermann Joseph Veithen. Ensuite, je suis entré dans la classe de trombone d’Alain Pire et Gérald Evrard, au Conservatoire de Liège, où j’ai achevé mon Master 2, en 2020. Actuellement, je termine un Master didactique.

Votre parcours est aussi un peu lié à la Hongrie…

Indirectement. En fait, j’ai suivi des masterclasses avec trois musiciens de renom : Joseph Alessi, tromboniste à l’Orchestre Philharmonique de New York, mais aussi avec deux maîtres que j’ai rencontrés à Budapest, Jamie Williams, tromboniste à la Deutsche Oper de Berlin, et György Gyivicsán, professeur à l’Université de Szeged (Hongrie).

Comment avez-vous vécu cette année de pandémie ?

Lors du premier confinement, cela m’arrangeait d’avoir du temps pour travailler. J’étais très motivé. Le deuxième confinement a été plus difficile. Avec tous ces cours en ligne, j’avais du mal à garder la même énergie. Mais heureusement, la préparation de plusieurs auditions de recrutement m’a rendu courage et le rythme de travail a repris.

Pourquoi avoir choisi le Concerto de Nino Rota pour cette Classic Academy ?

Il n’y a pas beaucoup de concertos pour trombone. Au XIXe siècle, on a ceux de Ferdinand David et Rimski-Korsakov. C’est surtout au XXe siècle que le répertoire concertant s’est enrichi, avec des œuvres de Milhaud, Tomasi, Berio, Dusapin… Pour ma part, j’ai une prédilection pour le Concerto de Rota, qui est d’ailleurs le plus connu, avec celui de David. Je l’ai souvent entendu lors de concours, notamment au Concours Tchaïkovski de Moscou, que j’ai écouté sur internet, il y a deux ou trois ans. Je l’ai joué avec piano mais ce sera la première fois que je l’interpréterai avec orchestre. J’aime beaucoup le mouvement central, qui commence un peu comme une marche funèbre et croît progressivement avec beaucoup d’intensité.

Quels sont vos dérivatifs et vos projets ?

Mes parents sont à la tête d’une exploitation de vaches laitières. Le meilleur moyen pour moi de me vider la tête est de les aider à la ferme. C’est vraiment une activité qui me fait du bien. Pour le reste, je continue à préparer des auditions d’orchestre et à préparer des concerts avec Bone Station 4, le quatuor de cuivres que j’ai monté avec trois amis du Conservatoire. Notre répertoire va du classique aux musiques de films, en passant par le pop-rock.

Propos recueillis par Éric Mairlot