Concert de Noël : Symphonic gospel

zo

Chant des captifs africains arrachés à leurs terres par les négriers, symbole de l’esclavage et hymne à la liberté, le gospel accompagne la vie quotidienne des Afro-Américains et illumine le rituel de leurs églises baptistes et pentecôtistes. Pour son concert de Noël le vendredi 16 décembre et le dimanche 18 (Dimanche en famille), l’OPRL propose un florilège de ces chants joyeux et envoûtants, transcrits pour orchestre et chœur, en compagnie du magnifique ZO ! Gospel Choir, venu tout droit d’Amsterdam.

Le gospel est une façon énergique de rendre grâce à Dieu. D’abord un moyen de communion avec le Seigneur, le gospel est aujourd’hui presque devenu un style musical profane qui réunit des millions de spectateurs dans le monde. Mais qu’en est-il de son histoire et de ces origines ? Les chants afro-américains sont apparus dans un cadre tragique, lié à l’esclavage aux États-Unis… Au début du XVIIe siècle, en 1612 plus précisément, les premiers esclaves en provenance d’Afrique sont vendus en Amérique du Nord. Dès lors, ils sont maltraités et on les prive de toute expression liée à leurs croyances, leurs traditions et même leur culture musicale. Ils inventent alors les « worksongs », des chants a cappella qu’ils improvisent pendant leurs dures journées de travail dans les champs de coton. Pour se donner du courage et rythmer le travail d’équipe, un leader entonne une phrase que les autres reprennent en chœur. Les « worksongs » servaient également de message codé pour prévenir des dangers ou organiser des évasions.

Au XVIIIe siècle, une révolution spirituelle se diffuse aux États-Unis, c’est « Le Grand Réveil ». Le mouvement permet entre autres la simplification de la liturgie et favorise la facilité d’accès aux textes sacrés. Que ce soit par le biais de prêtres ou de pasteurs, les esclaves découvrent la Bible et certains ont même la possibilité d’assister à des cultes. Ils deviennent alors très croyants, développant une foi nouvelle et ardente. Dans les écrits bibliques, ils retrouvent chez les Hébreux en Égypte l’expérience physique et spirituelle de leur déracinement et de leur souffrance quotidienne. Les esclaves chantent alors des prières et des sermons qui font écho à l’histoire du peuple juif et se mettent à rêver d’une nouvelle Terre Promise : le Canada, où l’esclavage est interdit. Ces chants mélangeant mélodies africaines, versets de la Bible, improvisations et interjections caractérisent le negro spiritual, la première forme de gospel.

Au début du XXe siècle, les pasteurs incluent ces chants dans leurs célébrations pour faciliter l’évangélisation. Le negro spiritual s’impose alors dans les pratiques liturgiques, notamment chez les protestants. Le style musical commence à faire le tour du monde et à gagner une visibilité internationale. C’est alors que le negro spiritual prendra le nom plus commercial de gospel (Évangile en français), du vieil anglais godspell, c’est-àdire « appel de Dieu ». Le gospel deviendra un dérivé du negro spiritual, influencé vers 1930 par le développement rapide de la radio et du disque 78 tours qui favoriseront le succès de cette musique. Le gospel est donc une évolution modernisée du negro spiritual en réponse au marché de l’époque. Aussi, il fait intervenir plus d’instruments que le negro spiritual et fait davantage référence à Jésus-Christ et aux apôtres (en d’autres termes, aux Évangiles) que le negro spiritual, plus axé sur l’Ancien Testament.

Réserver pour le 16/12
Réserver pour le 18/12