Historique de l'OPRL

1960-1964 : Fernand QUINET. Les débuts de l'Orchestre de Liège

- Fondé en octobre 1960 par Fernand QUINET (1960-1964), directeur du Conservatoire de Liège, l’Orchestre de Liège compte 71 musiciens.

- Il est financé par la Ville de Liège et le Ministère National de l’Instruction publique. Sa gestion est assurée – jusqu’en 1983 – par l’UDAM (Union pour la Diffusion de l’Art Musical).

- À sa création, l’Orchestre de Liège joue principalement pour la Société des concerts du Conservatoire. Il explore le répertoire classique et romantique (de Mozart à Brahms), la musique française, en particulier Ravel et Debussy (plusieurs versions de concert de l'opéra Pelléas et Mélisande) et les compositeurs de l’Est (Chostakovitch, Khatchaturian et Lutoslawski).

- Ses premiers engagements internationaux passent par La Haye, Eindhoven, Cologne, Katanga (tournée de 8 concerts, en 1961).

- L’Orchestre de Liège joue à l’époque sous la direction de Charles Munch, Kirill Kondrachine, Bruno Maderna.

- Il accompagne des solistes comme David Oïstrakh, Leonid Kogan, Henryk Szeryng, Lola Bobesco, Mstislav Rostropovitch, Wilhelm Kempff, Julius Katchen, Claudio Arrau et Wilhelm Backaus.

Photo : L'Orchestre de Liège à l'aéroport de Zaventem avant son départ pour le Katanga, juillet 1961 (Archives Gabrielle L'Herbon de Lussat)

1964-1967 : Manuel ROSENTHAL. À l'heure de la modernité

- Avec Manuel ROSENTHAL (1964-1967), l’Orchestre de Liège découvre Bartók, Richard Strauss, Stravinsky, Hindemith, Schoenberg et les compositeurs d’avant-garde.

- Il interprète régulièrement Ravel et Debussy (intégrale de Daphnis et Chloé, le 12 février 1965 ; L'Enfant et les Sortilèges, le 19 novembre 1965).

- Il accueille Auric, Jolivet et Messiaen à Liège (création liégeoise de la Turangalîlâ-Symphonie, le 12 novembre 1965).

- L’Orchestre de Liège expérimente de nouvelles formules de concerts (commentés, cabaret, pops ou d’avant-garde).

- Il devient le partenaire régulier du Ballet de Wallonie en 1966 et accompagne trois ballets par saison.

- Il programme ses premiers concerts de musique belge (Rogister, Poot, Legley, Brenta).

- Il accompagne entre autres Annie Fischer, Paul Tortelier, Yvonne Loriod, Andor Foldes, André Navarra ou Lily Laskine.

Photo : Concert inaugural avec Manuel Rosental, 2 octobre 1964 (Archives Michèle Babey)

1967-1977 : Paul STRAUSS. Le temps des romantiques

- Sous Paul STRAUSS (1967-1977), l’Orchestre atteint un effectif de 89 musiciens.

- Il renoue avec le répertoire classico-romantique (Mozart, Beethoven, Brahms, Tchaïkovski).

- Il explore pour la première fois les œuvres de Mahler, Bruckner, Scriabine et les partitions des compositeurs américains (Barber, Harris, Copland, Ives).

- La musique belge (Legley, van Rossum, Boesmans, Pousseur) est également au cœur de son activité.

- L’Orchestre étend sa diffusion internationale à Lille, Rotterdam, Amsterdam (Concertgebouw, 12 décembre 1972), à l’Allemagne, la Suisse et la Sicile (cinq concerts à l'Estate musicale de Taormina en juillet 1969).

- Il réalise ses premiers enregistrements commerciaux pour Alpha, Musique en Wallonie (Gossec) et surtout EMI (Enesco, Franck, Brahms, Grétry, Vieuxtemps, Kodaly, Kersters). Il enregistre également quatre chansons de Léo Ferré sous la direction de l'auteur-compositeur (CBS).

- L’Orchestre invite régulièrement des solistes comme Arthur Grumiaux, Ruggiero Ricci, Bruno Leonardo Gelber, Nikita Magaloff et Clifford Curzon.

Photo : Paul Strauss et l'Orchestre de Liège interprètent la 9e Symphonie de Beethoven au Théâtre de Taormina en juillet 1969 (Archives Michèle Babey)

 

1977-1999 : Pierre BARTHOLOMÉE. L'ère des grandes explorations

- Grâce à Pierre BARTHOLOMÉE (1977-1999), l’Orchestre explore l’essentiel du répertoire du XIXe et XXe siècle.

- Il se révèle un interprète incontournable de la musique contemporaine et passe grâce à Bartholomée ses premières commandes. Il crée ainsi des œuvres de Berio, Boesmans, Pousseur, Takemitsu, Xenakis, Piazzolla, Ledoux, etc.

- Il effectue des tournées en Allemagne, Italie, Espagne, Suisse, Autriche mais aussi aux États-Unis (en 1987, 1994), au Japon (1990), en Amérique du Sud (1998).

- Il prend le nom d’Orchestre Philharmonique de Liège en 1983 et assure sa propre gestion.

- Il passe sous la tutelle de la Communauté française.

- Sa réputation est étayée par une discographie audacieuse de plus de 30 CD’s (Biarent, Sibelius, Franck, Boesmans, Lekeu, Vierne, Tournemire, Villa-Lobos, Schubert). Certains récompensés par la critique internationale (Prix de l’Académie Charles Cros, Diapason d’or de l’année, Prix Koussevitzki, Victoire de la Musique en 1995, etc.).

- L’Orchestre systématise les captations radiophoniques et télévisées par la RTBF. - Il étoffe ses activités pédagogiques.

- Il accompagne régulièrement des solistes comme Régis Pasquier, Barbara Hendricks, Heinrich Schiff, Abdel-Rahman El Bacha, Brigitte Engerer, Peter Zazovsky, Pierre Amoyal, Philippe Hirshhorn.

Photo : Pierre Bartholomée et l'Orchestre lors d'une tournée en Allemagne, en 1978 (Archives Michèle Babey)

1999-2014 : L'OPRL, une entreprise culturelle

- Fin 1999, Jean-Pierre ROUSSEAU est nommé Directeur général de l’OPRL, une fonction qu'il assure jusqu'en 2014.

- Sous sa direction l’Orchestre devient une entreprise culturelle composée notamment de 97 musiciens. Depuis 2000, l'Orchestre gère également la Salle Philharmonique de Liège, élargissant l’offre de concerts à la musique baroque, à la musique de chambre, aux grands récitals pour piano ou orgue, aux musiques non classiques.

- La direction de Rousseau est marquée par une ouverture à tous les publics, de nouvelles formules de concerts (Samedis en famille, Dessous des quartes, Écouter la musique, festivals thématiques, musiques de films, concerts courts) et une extension du répertoire. Des objectifs recherchés et confortés par les directeurs musicaux successifs, Louis LANGRÉE (2001-2006), Pascal ROPHÉ (2006-2009), François-Xavier ROTH (2009-2010), Christian ARMING (2011-2019).

Sous la conduite de ces quatre directeurs musicaux, l'OPRL réalise une trentaine d'enregistrements de 1999 à 2014 (Escaich, Mernier, Franck, Chausson, Ravel, Schulhoff, Schumann, Saint-Saëns, Jongen, Bruch, Mantovani, intégrale des solos de Dusapin, intégrale des Concertos pour violon de Vieuxtemps, Berlioz, Barber, Britten, Korngold, Tchaïkovski, intégrale des œuvres concertantes pour violon et violoncelle de Saint-Saëns, etc.). Il effectue également durant cette période 8 tournées (Amérique du Sud, Musikverein de Vienne, Théâtre des Champs-Elysées de Paris, Allemagne, Espagne, Europe centrale, etc.).

- À partir de 2009, Jean-Pierre Rousseau étend l'action de l'Orchestre aux écoles, académies, hôpitaux, IPPJ, à l’enseignement spécialisé et s’aventure sur le terrain des nouvelles technologies (concerts sur Internet).

- Le 22 octobre 2010, il reçoit officiellement le titre de "Société Royale" et prend l’appellation Orchestre Philharmonique Royal de Liège.

Photo : Dernier concert de Louis Langrée en qualité de directeur musical dans la 9e Symphonie de Beethoven, 24 juin 2006 (Photo Benoît Mahaux)

2014 : Un orchestre au cœur de la cité

- En novembre 2014, Daniel WEISSMANN est nommé directeur général de l’OPRL.

- Il transforme, en collaboration avec Christian ARMING, l’OPRL en un pôle d’échanges dynamiques, multiplie ou renouvelle les partenaires (à l’occasion du Festival « Exils », du bicentenaire de l’ULiège en 2017, etc.).

- Par une démocratisation de l’accès à la musique, il souhaite faire de la Salle Philharmonique une maison ouverte et participative (conférences de Liège Creative, du Collège Belgique, de l’Académie Royale, du TEDx, etc.).

- Il fait de la diffusion numérique un vecteur fondamental de la notoriété nationale et internationale de l'OPRL.

- Depuis la saison 2015-2016, il élargit également le rayonnement numérique de l’OPRL, par un contrat avec Mezzo, Mezzo Live HD (Europe), Mezzo live HD World (Asie et Canada), à la source d’une diffusion internationale auprès de 60 millions d’abonnés dans plus de 90 pays, en coproduction avec Musiq'3 pour le son. Ce partenariat est unique en Belgique dans le domaine symphonique.

- Il a créé un « Club Partenaires OPRL » dans le but de sensibiliser les entreprises aux diverses activités de l’Orchestre.

- Il renforce la collaboration annuelle à l'étranger dans les festivals et les salles de renommée internationale par des concerts au Festival de La Chaise-Dieu, au Festival Radio France Montpellier, au Concertgebouw d'Amsterdam, au Musikverein de Vienne. Il est à la source d'une tournée de grande envergure au Japon en juin/juillet 2019.

- Il développe plusieurs actions pédagogiques originales : ateliers comptines, ateliers avec des autistes, Musique classique et slam, Musique et arts plastiques, Musique et exil, etc.

- Il sensibilise l’OPRL aux actions culturelles citoyennes (El Sistema Liège avec l’ASBL ReMuA, des concerts pour les réfugiés).

- Il renforce les liens avec les Conservatoires de la Fédération par des commandes aux jeunes compositeurs, par la Classic Academy, par des séances de direction d’orchestre avec les étudiants en Master 2 ou par des stages et séances de coaching d’étudiants aux côtés des musiciens de l’OPRL.

- Depuis la saison 2016-2017, il a également proposé aux musiciens de l’OPRL d’imaginer et de produire leurs propres séries de concerts de musique de chambre : « Musique à midi » et « Happy Hour ! ». - Aujourd’hui, l’OPRL donne environ 65 concerts par an (dont la moitié à Liège) et près de 70 concerts pédagogiques par saison.

Photo : L'OPRL et Christian Arming à l'issue du Château de Barbe-Bleue de Bartók, 10 mars 2017 (photo Anthony Delhez)

2019- : La (R)évolution selon Gergely MADARAS

- Le jeune chef d'orchestre hongrois Gergely Madaras devient à compter du 1er septembre 2019 le 9e Directeur musical de l'OPRL, proposant comme thème de sa première saison « (R)évolution ».

- Ancré dans le répertoire traditionnel classique et romantique, il est aussi un ardent défenseur de Bartók, Kodály et Dohnányi et maintient une relation étroite avec la musique d’aujourd’hui, étroite collaboration avec des compositeurs comme Pierre Boulez, George Benjamin, Peter Eötvös ou encore Gyögy Kurtág, compositeur auquel l'OPRL a le privilège exceptionnel d'ouvrir une résidence en 2019-2020.

- Il est l'initiateur de la série, OPRL+, la nouvelle série de concerts augmentés de l'OPRL, qui propose un dialogue entre les grandes œuvres du répertoire symphonique et différentes formes d'arts actuels.

- En phase avec l’esprit de « fellowship » du modèle britannique (patronage, octroi de bourses) qu'il affectionne pour la richesse de l’échange et l’esprit de collégialité qui en découlent, Gergely Madaras est à la source d'un nouveau poste de chef assistant, nommé pour une saison et choisi par concours. C'est le jeune chef français Victor Jacob qui a été désigné à cette fonction pour les saisons 2019-2020 et 2020-2021. En 2021 à 2022, l'OPRL se dote cette fois de deux cheffes assistantes, Pascale Van Os et

Ellie Slorach. En 2022-2023, c'est le jeune chef suisse Laurent Zufferey qui se voit chargé de cette fonction.

- De septembre 2021 à décembre 2022, Gergely Madaras est impliqué dans les différents concerts et enregistrements relatifs au bicentenaire César Franck 1822-2022 organisé par l'OPRL.