Historique de l'OPRL

1960-1964 : Fernand QUINET. Les débuts de l'Orchestre de Liège

- Fondé en octobre 1960 par Fernand QUINET (1960-1964), directeur du Conservatoire de Liège, l’Orchestre de Liège compte 71 musiciens.

- Il est financé par la Ville de Liège et le Ministère National de l’Instruction publique. Sa gestion est assurée – jusqu’en 1983 – par l’UDAM (Union pour la Diffusion de l’Art Musical).

- À sa création, l’Orchestre de Liège joue principalement pour la Société des concerts du Conservatoire. Il explore le répertoire classique et romantique (de Mozart à Brahms), la musique française, en particulier Ravel et Debussy (plusieurs versions de concert de l'opéra Pelléas et Mélisande) et les compositeurs de l’Est (Chostakovitch, Khatchaturian et Lutoslawski).

- Ses premiers engagements internationaux passent par La Haye, Eindhoven, Cologne, Katanga (tournée de 8 concerts, en 1961).

- L’Orchestre de Liège joue à l’époque sous la direction de Charles Munch, Kirill Kondrachine, Bruno Maderna.

- Il accompagne des solistes comme David Oïstrakh, Leonid Kogan, Henryk Szeryng, Lola Bobesco, Mstislav Rostropovitch, Wilhelm Kempff, Julius Katchen, Claudio Arrau et Wilhelm Backaus.

Photo : L'Orchestre de Liège à l'aéroport de Zaventem avant son départ pour le Katanga, juillet 1961 (Archives Gabrielle L'Herbon de Lussat)

1964-1967 : Manuel ROSENTHAL. À l'heure de la modernité

- Avec Manuel ROSENTHAL (1964-1967), l’Orchestre de Liège découvre Bartók, Richard Strauss, Stravinsky, Hindemith, Schoenberg et les compositeurs d’avant-garde.

- Il interprète régulièrement Ravel et Debussy (intégrale de Daphnis et Chloé, le 12 février 1965 ; L'Enfant et les Sortilèges, le 19 novembre 1965).

- Il accueille Auric, Jolivet et Messiaen à Liège (création liégeoise de la Turangalîlâ-Symphonie, le 12 novembre 1965).

- L’Orchestre de Liège expérimente de nouvelles formules de concerts (commentés, cabaret, pops ou d’avant-garde).

- Il devient le partenaire régulier du Ballet de Wallonie en 1966 et accompagne trois ballets par saison.

- Il programme ses premiers concerts de musique belge (Rogister, Poot, Legley, Brenta).

- Il accompagne entre autres Annie Fischer, Paul Tortelier, Yvonne Loriod, Andor Foldes, André Navarra ou Lily Laskine.

Photo : Concert inaugural avec Manuel Rosental, 2 octobre 1964 (Archives Michèle Babey)

1967-1977 : Paul STRAUSS. Le temps des romantiques

- Sous Paul STRAUSS (1967-1977), l’Orchestre atteint un effectif de 89 musiciens.

- Il renoue avec le répertoire classico-romantique (Mozart, Beethoven, Brahms, Tchaïkovski).

- Il explore pour la première fois les œuvres de Mahler, Bruckner, Scriabine et les partitions des compositeurs américains (Barber, Harris, Copland, Ives).

- La musique belge (Legley, van Rossum, Boesmans, Pousseur) est également au cœur de son activité.

- L’Orchestre étend sa diffusion internationale à Lille, Rotterdam, Amsterdam (Concertgebouw, 12 décembre 1972), à l’Allemagne, la Suisse et la Sicile (cinq concerts à l'Estate musicale de Taormina en juillet 1969).

- Il réalise ses premiers enregistrements commerciaux pour Alpha, Musique en Wallonie (Gossec) et surtout EMI (Enesco, Franck, Brahms, Grétry, Vieuxtemps, Kodaly, Kersters). Il enregistre également quatre chansons de Léo Ferré sous la direction de l'auteur-compositeur (CBS).

- L’Orchestre invite régulièrement des solistes comme Arthur Grumiaux, Ruggiero Ricci, Bruno Leonardo Gelber, Nikita Magaloff et Clifford Curzon.

Photo : Paul Strauss et l'Orchestre de Liège interprètent la 9e Symphonie de Beethoven au Théâtre de Taormina en juillet 1969 (Archives Michèle Babey)

 

1977-1999 : Pierre BARTHOLOMÉE. L'ère des grandes explorations

- Grâce à Pierre BARTHOLOMÉE (1977-1999), l’Orchestre explore l’essentiel du répertoire du XIXe et XXe siècle.

- Il se révèle un interprète incontournable de la musique contemporaine et passe grâce à Bartholomée ses premières commandes. Il crée ainsi des œuvres de Berio, Boesmans, Pousseur, Takemitsu, Xenakis, Piazzolla, Ledoux, etc.

- Il effectue des tournées en Allemagne, Italie, Espagne, Suisse, Autriche mais aussi aux États-Unis (en 1987, 1994), au Japon (1990), en Amérique du Sud (1998).

- Il prend le nom d’Orchestre Philharmonique de Liège en 1983 et assure sa propre gestion.

- Il passe sous la tutelle de la Communauté française.

- Sa réputation est étayée par une discographie audacieuse de plus de 30 CD’s (Biarent, Sibelius, Franck, Boesmans, Lekeu, Vierne, Tournemire, Villa-Lobos, Schubert). Certains récompensés par la critique internationale (Prix de l’Académie Charles Cros, Diapason d’or de l’année, Prix Koussevitzki, Victoire de la Musique en 1995, etc.).

- L’Orchestre systématise les captations radiophoniques et télévisées par la RTBF. - Il étoffe ses activités pédagogiques.

- Il accompagne régulièrement des solistes comme Régis Pasquier, Barbara Hendricks, Heinrich Schiff, Abdel-Rahman El Bacha, Brigitte Engerer, Peter Zazovsky, Pierre Amoyal, Philippe Hirshhorn.

Photo : Pierre Bartholomée et l'Orchestre lors d'une tournée en Allemagne, en 1978 (Archives Michèle Babey)

1999-2014 : L'OPRL, une entreprise culturelle

- Fin 1999, Jean-Pierre ROUSSEAU est nommé Directeur général de l’OPRL, une fonction qu'il assure jusqu'en 2014.

- Sous sa direction l’Orchestre devient une entreprise culturelle composée notamment de 97 musiciens. Depuis 2000, l'Orchestre gère également la Salle Philharmonique de Liège, élargissant l’offre de concerts à la musique baroque, à la musique de chambre, aux grands récitals pour piano ou orgue, aux musiques non classiques.

- La direction de Rousseau est marquée par une ouverture à tous les publics, de nouvelles formules de concerts (Samedis en famille, Dessous des quartes, Écouter la musique, festivals thématiques, musiques de films, concerts courts) et une extension du répertoire. Des objectifs recherchés et confortés par les directeurs musicaux successifs, Louis LANGRÉE (2001-2006), Pascal ROPHÉ (2006-2009), François-Xavier ROTH (2009-2010), Christian ARMING (2011-2019).

Sous la conduite de ces quatre directeurs musicaux, l'OPRL réalise une trentaine d'enregistrements de 1999 à 2014 (Escaich, Mernier, Franck, Chausson, Ravel, Schulhoff, Schumann, Saint-Saëns, Jongen, Bruch, Mantovani, intégrale des solos de Dusapin, intégrale des Concertos pour violon de Vieuxtemps, Berlioz, Barber, Britten, Korngold, Tchaïkovski, intégrale des œuvres concertantes pour violon et violoncelle de Saint-Saëns, etc.). Il effectue également durant cette période 8 tournées (Amérique du Sud, Musikverein de Vienne, Théâtre des Champs-Elysées de Paris, Allemagne, Espagne, Europe centrale, etc.).

- À partir de 2009, Jean-Pierre Rousseau étend l'action de l'Orchestre aux écoles, académies, hôpitaux, IPPJ, à l’enseignement spécialisé et s’aventure sur le terrain des nouvelles technologies (concerts sur Internet).

- Le 22 octobre 2010, il reçoit officiellement le titre de "Société Royale" et prend l’appellation Orchestre Philharmonique Royal de Liège.

Photo : Dernier concert de Louis Langrée en qualité de directeur musical dans la 9e Symphonie de Beethoven, 24 juin 2006 (Photo Benoît Mahaux)

2014-2023 : Daniel Weissmann, un orchestre au cœur de la cité

En novembre 2014, Daniel WEISSMANN est nommé Directeur général de l’OPRL. Son travail s’est articulé autour des quatre axes fondateurs de la politique de l’Orchestre. Pour chacun d’entre eux, des lignes de force claires et engagées ont été mises en œuvre, des moyens ont été déployés, une communication lisible a été mise en place, tant vers le public que vers les organes de gestion, pouvoirs subsidiants, partenaires artistiques et médiatiques.

Une politique de gestion financière saine et transparente a permis de dégager des marges d’action importantes. La mise en place du tax shelter par le gouvernement fédéral, la recherche de nouveaux mécènes, associées à la rigueur de gestion quotidienne de l’OPRL, ont contribué à la mise en œuvre de nouvelles dynamiques. La crise du Covid aura évidemment marqué ces années de direction.

On peut résumer en quelques mots-clés ce qui a guidé Daniel Weissmann, en bon capitaine de navire, pour faire traverser à l’OPRL le confinement, puis la réouverture d’une culture malmenée : souci du bien-être humain – entretien d’une relation collective – transparence de la communication vers le public – engagement total pour le maintien d’une activité artistique, même à distance – mise en place volontariste d’une structure sanitaire protégeant les musiciens – gestion financière scrupuleuse et au service des artistes les plus exposés – capacité d’imagination – prise de parole forte et engagée pour défendre le caractère essentiel de la culture.

Daniel Weissmann s’est aussi investi avec persévérance dans des chantiers importants pour la Salle Philharmonique : amélioration des conditions acoustiques pour les musiciens, travaux d’isolation, réflexion sur les dépenses énergétiques, réaménagement du hall d’entrée et du foyer (pour la rentrée de la saison à venir) ; l’OPRL se dote de son propre parc de matériel pour améliorer les éclairages et la sonorisation.


 

1. Création

Renouveler l’expérience du concert à l’aune des pratiques culturelles d’aujourd’hui : Daniel Weissmann, a pu compter sur sa complicité avec Gergely Madaras et sur son énergie et son imagination depuis 2019, et sur l’implication de ses équipes pour réfléchir à la modernisation des propositions. À son initiative, un collectif de musiciens de l’OPRL « HOP » a été créé en 2016, suscitant une nouvelle responsabilisation et une nouvelle dynamique d’interaction entre tous au sein de l’Orchestre. À la suite de cette création, il a également proposé aux musiciens de l’OPRL d’imaginer et de produire leurs propres séries de concerts de musique de chambre : « Musique à midi » et « Happy Hour ! ».

• Les séries OPRL+, Les dimanches en famille, les concerts pédagogiques et certains projets ponctuels sont le lieu de nouveaux partenariats avec des acteurs culturels ou des producteurs : théâtre, danse, lumières, Symphonic Cinema, metteurs en scène, narrateurs, animateurs, décorateurs, marionnettistes, et bien sûr compositeurs et musiciens extérieurs à l’Orchestre ont été très largement sollicités pour donner naissance à de nouvelles créations.

• Commande d’œuvres à des compositeurs belges et européens (de 2014-2015 à 2023-2024 : 40 créations, dont 34 mondiales ; 29 (co-)commandes, dont 24 à des compositeurs belges).

• Création de résidences de compositeurs ou musiciens : György Kurtág, Adrien La Marca, Gwenaël Mario Grisi, Stéphane Orlando.

• Collaboration accrue avec plusieurs opérateurs culturels, entre autres : Les Nuits de Septembre, l’Opéra Royal de Liège, le Théâtre de Liège, la Cité-Miroir, les Jeunesses Musicales, Les Nocturnales, ReMuA…

• Programmation d’œuvres majeures ou d’événements marquants dans le cadre de festivals emblématiques (« Portraits de femmes » 2016 avec Jeanne au bûcher mis en scène par Emmanuelle Cordoliani ; « Exils » 2017 avec la Symphonie « Babi Yar » de Chostakovitch et Christian Arming ; « Storytelling » 2019 avec Peer Gynt, etc.) ou en cours de saison (Le château de Barbe-Bleue de Bartók, Le sacre du printemps, Daphnis et Chloé…)

• Invitation de nombreuses femmes cheffes d’orchestre : Anu Tali, Alondra de la Parra, Chloé van Soeterstède, Valentina Peleggi, Elena Schwarz, Eímear Noone…

• Bicentenaire César Franck 1822 - 2022 : l’OPRL comme acteur incontournable de l’anniversaire de ce compositeur dont il est l’ambassadeur depuis des décennies : Daniel Weissmann a été la cheville ouvrière d’un vaste projet qui s’est concrétisé par de multiples concerts, enregistrements, déplacements et diffusions, et a été unanimement salué par la critique européenne et tous les partenaires pour sa cohérence et son ambition.

• Esprit d’entreprise et d’innovation : le partenariat avec Luc Petit (Les Nocturnales) et Bruno Coppens,
pour un Carnaval des animaux qui fera date à tous points de vue, est emblématique du volontarisme de Daniel Weissmann : un modèle artistique et économique inédit pour l’OPRL qui lui a permis, grâce à l’asbl HOP des musiciens, de se lancer dans une production de 19 dates consécutives à guichets fermés.

 

2. Diffusion

Un rayonnement à la fois local, national et international, rendu possible par une diversification des propositions de concerts ainsi que des canaux de diffusion : l’OPRL a considérablement élargi ses publics.

• Séries à la Salle Philharmonique : création des OPRL+ et Happy Hour ! et du Festival Symphokids ; réaménagement des jours et heures  des « Chez Gergely » et « Les dimanches en famille » ; clarification de la communication sur les séries et les formules « découverte ».

Quelques chiffres :
> ces 5 dernières saisons (2018-2019 à 2022-2023) :
+ 35 % de ventes de places pour l’ensemble de la saison à Liège
+ 102 % de ventes de places pour les séries « découverte »
> ces 9 dernières saisons (2014-2015 à 2022-2023) :
+ 52 % du nombre global de places vendues (de 37.000 à 56.000)
+ 76 % des ventes en abonnement

• Diversification des outils de communication : nouveau site web, chaîne Youtube « OPRL live ! », « OPRL livestream », documentaires, billetterie en ligne, réseaux sociaux, playlists, films de présentation, etc.

• Présence dans les villes de Belgique et à l’étranger, en milieux scolaires et auprès de publics empêchés.
> en concerts publics depuis septembre 2014 : 55 villes différentes (17 en Fédération Wallonie-Bruxelles, 4 en Flandre, 2 en Communauté germanophone, 32 ailleurs dans le monde)
• Rayonnement médiatique accru : partenariats nouveaux avec Mezzo et Mezzo Live (depuis 2016) et Medici.tv (depuis 2021) : trois concerts par an en moyenne sont diffusés dans plus de 90 pays du monde en télévision et sur
le web. Cette offre vient compléter le partenariat de radiodiffusion avec la RTBF et l’UER. Un partenariat avec NomadPlay a aussi permis de développer la présence de l’OPRL sur une application de haut niveau d’apprentissage de la musique d’orchestre.

3. Action culturelle

Daniel Weissmann a souhaité renforcer de manière importante la présence sur le terrain en Fédération Wallonie-Bruxelles : l’OPRL propose une série d’actions très diversifiées pour soutenir l’accès à la musique pour tous et la médiation culturelle.

• Création de El Sistema Liège en partenariat avec l’asbl ReMuA (saison 2015-2016).
> chaque saison, 200 enfants actifs dans le projet
• Augmentation du nombre de semaines dédiées aux productions pédagogiques en séances scolaires (en orchestre dédoublé).
> en 2014-2015, 38 concerts et 7.000 enfants touchés, toutes activités pédagogiques confondues, dans dix lieux
différents
> en 2022-2023, 51 concerts et 9.300 enfants touchés dans plus d’une trentaine de lieux
• Création de PédaHOP (saison 2021-2022) : de petites formations des musiciens de l’OPRL se rendent dans les écoles pour faire découvrir les instruments à de petits groupes.
> plus de 50 séances et 350 enfants en 2022-2023
• Intensification des activités dédiées : ateliers préparatoires aux concerts, répétitions interactives, animations dans les écoles, visites guidées, etc.
• Apport financier accru au développement pédagogique, de façon à soutenir la création de projets « sur mesure » et les partenariats avec des animateurs et créateurs expérimentés (metteurs en scène, comédiens, dessinateurs, danseurs, etc.).
• Création du Festival Symphokids (prévue pour 2020, effective en 2022) afin de partager ce travail de création auprès du public familial.
> plus de 2.100 spectateurs à chaque édition, âgés de 6 mois à 10 ans

 

4. Formation professionnelle
 

Soutien aux écoles supérieures Daniel Weissmann a poursuivi le travail de fond développé par l’OPRL pour soutenir les Conservatoires supérieurs de la Fédération Wallonie-Bruxelles :
• Stages au sein de l’OPRL pour les étudiants instrumentistes de master 1 et 2
• L’OPRL au service des examens des masters de direction d’orchestre des conservatoires supérieurs de la Fédération Wallonie-Bruxelles
• Classic Academy : un concours qui permet à un étudiant de chaque école supérieure de la FWB de se produire en concerto avec l’OPRL, lors de la Fête de la musique ; les lauréats du Prix du public et du Prix de l’Orchestre sont réinvités la saison suivante
• Création d’un poste de chef assistant (renouvelé chaque saison après un concours de recrutement). Il s’investit personnellement dans la pédagogie en tant qu’invité régulier de conférences ou présentations pour des étudiants en médiation culturelle, HEC, ou en tant que membre du jury.

Renouvellement des musiciens de l’OPRL – renforcement de l’équipe administrative

À la suite des nombreux départs à la retraite de musiciens de l’OPRL, Daniel Weissmann a été un observateur attentif lors des concours de recrutement de nouveaux musiciens. Ces concours attirent de très nombreux candidats et présentent une « photographie » du niveau artistique des jeunes talents d’aujourd’hui à travers le monde.

Depuis la saison 2013-2014, 35 musiciens ont quitté l’OPRL. 26 nouveaux musiciens ont été titularisés, et 11 postes sont encore à pourvoir. Du côté de l’équipe administrative et de production, 5 personnes ont quitté l’OPRL
et 11 personnes ont été engagées.

2019- : La (R)évolution selon Gergely MADARAS

- Le jeune chef d'orchestre hongrois Gergely Madaras devient à compter du 1er septembre 2019 le 9e Directeur musical de l'OPRL, proposant comme thème de sa première saison « (R)évolution ».

- Ancré dans le répertoire traditionnel classique et romantique, il est aussi un ardent défenseur de Bartók, Kodály et Dohnányi et maintient une relation étroite avec la musique d’aujourd’hui, étroite collaboration avec des compositeurs comme Pierre Boulez, George Benjamin, Peter Eötvös ou encore Gyögy Kurtág, compositeur auquel l'OPRL a le privilège exceptionnel d'ouvrir une résidence en 2019-2020.

- Il est l'initiateur de la série, OPRL+, la nouvelle série de concerts augmentés de l'OPRL, qui propose un dialogue entre les grandes œuvres du répertoire symphonique et différentes formes d'arts actuels.

- De septembre 2021 à décembre 2022, Gergely Madaras est impliqué dans les différents concerts et enregistrements relatifs au bicentenaire César Franck 1822-2022 organisé par l'OPRL qui s'est montré un acteur incontournable de cet anniversaire. Daniel Weissmann a été la cheville ouvrière d'un vaste projet qui s'est concrétisé par de multiples concerts, enregistrements, déplacements et diffusions, et a été unanimement salué par la critique européenne et tous les partenaire pour sa cohérence et son ambition.

- En phase avec l’esprit de « fellowship » du modèle britannique (patronage, octroi de bourses) qu'il affectionne pour la richesse de l’échange et l’esprit de collégialité qui en découlent, Gergely Madaras est à la source d'un nouveau poste de chef assistant, nommé pour une saison et choisi par concours. C'est le jeune chef français Victor Jacob qui a été désigné à cette fonction pour les saisons 2019-2020 et 2020-2021. En 2021 à 2022, l'OPRL se dote cette fois de deux cheffes assistantes, Pascale Van Os et Ellie Slorach. En 2022-2023, c'est le jeune chef suisse Laurent Zufferey qui se voit chargé de cette fonction, tandis qu'en 2023-2024, c'est au tour du Belge Lars Corijn et de l'Espagnole Celia Llácer d'assurer la relève.
 

2023- : ALINE SAM-GIAO, CONTINUITÉ ET MODERNITÉ, VIVRE DANS SON TEMPS ET SON ENVIRONNEMENT  

Aline Sam-Giao est choisie au printemps 2023 pour succéder à Daniel Weissmann à la direction générale de l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège et de la Salle Philharmonique. Française mais formée en partie à l’étranger, en poste précédemment à L’AO (l’Auditorium-Orchestre national de Lyon), elle est la première femme à occuper cette fonction dans l’histoire de l’OPRL. 

 

Elle a été attirée à Liège par la qualité reconnue de l’Orchestre, la possibilité de développer un travail véritablement ambitieux, et le fait de disposer de sa propre salle de concerts, magnifique outil à l’acoustique généreuse et au timbre riche. Appréciant le travail mené par son prédécesseur et la modernité qui se dégage d’un orchestre qui a souvent été aux avant-postes des bonnes idées, elle souhaite poursuivre la direction enclenchée.  

 

Son objectif est de faire en sorte que les orchestres symphoniques et la musique dite classique gardent une place primordiale dans la société d’aujourd’hui et celle de demain. Il est donc question de modernité et de construction de l’avenir. Cela signifie pour elle : vivre de plain-pied dans son temps et son environnement, être complètement intégré à la société, et maintenir un haut niveau artistique grâce à une implication de tous et un écosystème productif et vertueux. 

 

Cette modernité se traduit notamment dans les relations entretenues avec le public, les habitants de Liège et de la Belgique francophone, qu’ils fréquentent ou qu’ils ne fréquentent d’ailleurs pas les concerts de l’Orchestre. Elle veut poursuivre l’excellente impulsion qui a été donnée ces dernières années auprès de tous les spectateurs ou des spectateurs potentiels.  

 

Et ce, en développant encore le réseau des salles wallonnes qui accueillent l’orchestre. Elle cherche également à reprendre une relation plus suivie avec les salles et partenaires en Flandres.  

Par ailleurs, elle souhaite une structure qui accorde une perpétuelle attention au public et qui s’adapte à ses attentes, comme le fait d’acheter un billet de concert au dernier moment et de trouver quand même une bonne place. Mais aussi une institution qui propose régulièrement au public de nouvelles façons d’appréhender cette musique. 

 

Comprendre les attentes du public, c’est aussi se trouver en phase avec la société, ses changements, et les grands enjeux qui la traversent, depuis l’éco-responsabilité, à l’inclusion et au handicap, en passant par l’égalité entre les femmes et les hommes. Ces enjeux sont également à l’œuvre à l’OPRL et se traduisent par la mise en place prochaine d’une éco-team ou la rénovation programmée du bâtiment, l’attention portée à la visibilité des compositrices et des cheffes d’orchestre, ou encore le souhait d’être aux côtés des artistes émergents, belges ou internationaux. Pour cela, il est important d’entretenir des partenariats et d’en nouer de nouveaux, que ce soit dans le monde culturel ou dans le monde économique, avec des start-ups innovantes qui peuvent être inspirantes, des entreprises phares du territoire, sans oublier que la transformation des mobilités dans cette ville offre des perspectives de partenariat passionnantes ! 

 

Le maintien et le développement d’un haut niveau artistique est un autre objectif principal, qui alimente d’ailleurs le premier. Ce dernier se travaille sans relâche au quotidien, lors des répétitions des concerts et des enregistrements, et se nourrit de la qualité des recrutements de musiciens et musiciennes, de la direction musicale, de la programmation, des cheffes, chefs et solistes qui collaborent avec l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège. Cette politique porte ces fruits puisque l’OPRL bénéficie aujourd’hui d’une belle reconnaissance publique et professionnelle. Aline Sam-Giao a à cœur d’accentuer encore la visibilité de la Salle Philharmonique et de l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège comme structures culturelles de référence en Belgique et à l’international.  

 

Elle souhaite déjà profiter de la position stratégique de Liège au cœur de l’Europe pour s’adresser au public européen de proximité en l’accueillant à Liège. Mais aussi permettre à l’OPRL de jouer sur les grandes scènes internationales, européennes en priorité, en poursuivant par exemple les représentations au Concertgebouw d’Amsterdam, en renouvelant une présence à la Philharmonie de Cologne et en développant de nouvelles fidélités comme à la Philharmonie de Paris ou au Festival de Pâques d’Aix-en-Provence qui accueilleront des concerts dans les prochaines saisons. 

 

Elle cherche aussi en retour à accentuer la visibilité de la magnifique Salle Philharmonique auprès des musiciens étrangers en développant une politique plus régulière d’accueil d’orchestres internationaux à Liège tout en continuant d’héberger les séances d’enregistrement d’artistes de premier plan. 

 

Tout comme la discographique de l’Orchestre, les tournées internationales participent à la visibilité internationale de la structure, et seront poursuivies de façon raisonnée, pour qu’elles intègrent aussi une nécessaire sobriété écologique, indispensables à un avenir serein. 

 

C’est quand même la preuve évidente de cette nécessité de viser très haut. Et ce n’est pas rien d’y être parvenue à peine arrivée. En matière de qualité artistique et de visibilité de l’OPRL, le premier engagement qu’Aline Sam-Giao prend à son arrivée à l’automne 2023 est de choisir Lionel Bringuier à la direction musicale de l’OPRL comme successeur de Gergely Madaras, dont le mandat arrive à échéance en 2025. Elle connaît le chef français depuis ses années de direction générale à L’AO – L’Auditorium - Orchestre national de Lyon et apprécie en lui le sérieux du travail, la grande expérience internationale, les qualités humaines et surtout la musicalité de ses concerts. 

 

La suite de l’histoire s’écrira donc à plusieurs mains, sans oublier les équipes artistiques, techniques et administratives dont l’implication sans faille est l’un des atouts de l’OPRL. 

 

 

Un orchestre à l'écoute des compositeurs contemporains

Depuis sa fondation, en 1960, l'OPRL a passé de nombreuses commandes aux compositeurs belges et internationaux, tout comme il a été sollicité pour assurer la première mondiale d'œuvres diverses. Il compte plus de 130 créations à son actif. Retrouvez la liste complète de ces œuvres.

Photo : Luciano Berio répétant avec l'OPRL en mars 1990 (archives Michèle Babey)

Sept décennies de création à l'OPRL