Classic Academy 2021 : L’interview de Fidosi Kerchev

Fidosi Kerchev

Découvrez le pianiste Fidosi Kerchev (23 ans, Conservatoire Royal de Bruxelles) qui interprétera Tchaïkovski, le 20 juin prochain.


Né en 1998, à Razgrad (Bulgarie), Fidosi Kerchev est diplômé de l’École nationale de musique « Lyubomir Pipkov » de Sofia et de la Schola Cantorum de Paris (Diplôme de concert, 2017). Il étudie actuellement le piano au Conservatoire Royal de Bruxelles, dans la classe de Johan Schmidt. Lauréat des Concours « Albert Roussel » de Sofia (1er Prix, 2012), « J.-S. Bach » au Japon (1er Prix, 2012), « La musique et la terre » à Paris (Grand Prix, 2016) et « Breughel » à Bruxelles (1er Prix, 2019), Fidosi Kerchev a joué en soliste avec entre autres l’Ensemble orchestral de Bruxelles et divers orchestres bulgares (Sofia, Choumen, Vidin, Vratsa), dans les concertos de Mozart (n° 18), Schumann, Liszt (n° 2), Tchaïkovski (n° 1), Brahms (n° 2) et Chostakovitch (n° 1).

Vous avez grandi en Bulgarie. Comment êtes-vous venu à la musique ?

J’ai commencé le piano à six ans, un peu par tradition familiale. Ma sœur aussi a étudié le piano, pendant dix ans, mais mes parents sont tous les deux médecins et ma sœur poursuit des études de médecine ! Je fais un peu figure d’exception… (Rire) En secondaire, j’ai gagné quelques concours, ce qui m’a donné la possibilité de travailler avec de grands professeurs. Ainsi, j’ai eu la chance de travailler pendant six ans, à Sofia, avec Jenny Zaharieva, elle-même formée au Conservatoire de Moscou auprès de Tatiana Nikolaïeva et Vera Gornostaïeva, deux immenses pianistes.

Comment avez-vous été amené à étudier en Belgique ?

En parallèle à mes études à Sofia, Jenny Zaharieva m’a proposé de poursuivre ma formation auprès d’elle pendant trois ans, à la Schola Cantorum de Paris, où j’ai obtenu un Diplôme de concert en 2017. Le rythme était soutenu ; comme en Bulgarie, il fallait préparer un nouveau concerto chaque année. Ensuite, j’ai rencontré Johan Schmidt à Bruxelles et j’ai été séduit par son approche. Après un an au Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris, je suis entré dans sa classe en 2018, directement en Bachelier 3. Grâce à lui, j’ai pu concilier les particularités des écoles russe et allemande : liberté d’interprétation, grand respect de la partition et exigence technique élevée (grande indépendance des doigts, vitesse d’attaque, etc.).

Comment avez-vous vécu cette année de pandémie ?

Au début 2020, tout a bien commencé puisque j’ai eu l’occasion de jouer devant la Reine Mathilde, lors de sa visite au Conservatoire de Bruxelles. Mais quand le confinement est arrivé, en mars, je suis retourné en Bulgarie et j’ai suivi les cours à distance. J’ai été un peu démotivé au début par l’arrêt des concerts et de toutes les activités. Mais rapidement, j’ai pu tirer profit du temps disponible pour étendre mon répertoire et travailler sur moi-même.

Pourquoi avoir choisi le Concerto n° 1 de Tchaïkovski pour cette Classic Academy ?

C’est l’un de mes concertos préférés. Je l’ai joué plusieurs fois en Bulgarie. Il est très apprécié par le public et efficace en concours. Mais j’aime aussi jouer les concertos de Schumann, Liszt (n° 2), Brahms (n° 2). Je garde de bons contacts avec plusieurs chefs d’orchestre et organisateurs de festivals en Bulgarie, ce qui me permet de jouer régulièrement en soliste.

Quels sont vos hobbies et vos projets ?

Je pratique volontiers la natation et le ski. Cet été, j’ai un projet de tournée de quelques concerts en Bulgarie, avec le Concerto n° 1 de Tchaïkovski. Puis je suivrai des cours d’été en Italie, en France ou en Espagne. En août et septembre, je jouerai également deux autres concertos en Bulgarie. L’année prochaine, j’aimerais travailler le Concerto n° 3 de Rachmaninov.

Propos recueillis par Éric Mairlot