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Amazônia : quand la forêt brésilienne devient images et musique

amazonia

Les 5 et 6 décembre, l’OPRL propose une rencontre saisissante entre l’univers photographique de Sebastião Salgado et les musiques de Villa-Lobos et de Glass.

 

Le Brésilien Sebastião Salgado (1944-2025) est l’un des photographes les plus fascinants de notre époque. En noir et blanc, souvent sur pellicule argentique, son œuvre capte la force et la beauté du monde avec une intensité rare. Son utilisation magistrale de la lumière et des effets de contrastes rapproche sa photographie de l’art de la gravure ou des peintures de l’époque classique

Salgado va pourtant au-delà de l’image : il raconte l’histoire des travailleurs (La Main de l’homme), des migrants (Exodes) et de notre planète (Genesis), mêlant esthétique, engagement social et conscience écologique. Avec son épouse Lélia, il a fondé l’Institut Terra, plantant des millions d’arbres au Brésil, prouvant que l’art peut agir concrètement sur le monde.

Salgado veut éveiller une conscience : celle de la fragilité de ce territoire amazonien face à la déforestation.

Amazônia est l’un de ses travaux les plus ambitieux exposé dans les plus grandes villes du monde, tout récemment à Tour & Taxis (Bruxelles). De 2013 à 2019, l’artiste a mené 58 expéditions à travers l’Amazonie — par voie fluviale, terrestre ou aérienne — pour documenter la forêt, ses paysages, ses espèces, mais aussi les peuples indigènes qui la traversent. À travers ces images qui invitent le spectateur à pénétrer dans l’Amazonie vivante, Salgado veut éveiller une conscience : celle de la fragilité de ce territoire face à la déforestation, à l’exploitation minière illégale, à l’agriculture intensive ou au changement climatique, mais aussi celle de la richesse et de la dignité des peuples amazoniens. 

 

 

Les concerts OPRL+ Photographie : Amazônia prolongent cette rencontre entre image et musique. Deux œuvres incarnent cette Amazonie sonore : Aguas da Amazônia (1999) de Philip Glass, minimaliste et hypnotique, évoque par ses motifs répétitifs le flux du fleuve le plus puissant au monde, et Floresta do Amazonas (1958) du Brésilien Heitor Villa-Lobos. Cette dernière œuvre fut écrite pour le film Green Mansions, avec Audrey Hepburn et Anthony Perkins. Seule une partie de la musique fut utilisée. Villa-Lobos réorganisa alors son œuvre en 23 mouvements, créant un hybride d’oratorio et de poème symphonique. Hymne à la forêt amazonienne, l’œuvre donna lieu à une suite en 11 mouvements réalisée par la cheffe Simone Menezes (qui dirigera les concerts de l’OPRL), excluant les parties chorales mais conservant quatre sections pour soprano solo. Brillamment orchestrée, cette partition atypique est l’une des plus envoûtantes du siècle dernier.

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