Classic Academy 2018 : L'interview de Valère Burnon

Valère Burnon à la Classic Academy

Originaire de Marche-en-Famenne, Valère Burnon est actuellement en Bachelier 2 et 3 au Conservatoire Royal de Liège, où il étudie avec Marie-Paule Cornia, Jean Schils, François Thiry et Étienne Rappe. Il est lauréat de multiples concours en Belgique comme à l'étranger et a suivi des masterclasses avec des pianistes tels que Victor Chestopal, Yury Matynov ou Jean-Bernard Pommier.

1. Comment est née votre passion pour la musique ?


Elle est née d’elle-même. Bien que mes parents ne soient pas musiciens, ils m’ont inscrit à l’Académie de Marche-en-Famenne où j’ai commencé le violon à l’âge de sept ans. Six mois plus tard, en constatant que j’avais des affinités avec le synthé que ma sœur avait à la maison, mes parents m’ont inscrit à des cours privés de piano auprès d’Émilie Chenoy. Cette dernière m’a mis en contact avec son ancien professeur, Marie-Paule Cornia qui enseigne aux Conservatoires de Liège et de Huy. Ainsi, pendant ma scolarité, j’ai jonglé entre un cursus au piano au Conservatoire et un cursus au violon à Marche-en-Famenne avec Valérie Cantella. Depuis le début de mes secondaires, je sais que je veux m’orienter vers une carrière professionnelle. Cela s’est fait naturellement.  


2. Avez-vous d’autres passions ou centres d’intérêt ?


À vrai dire, je me consacre presque à 100 % à la musique. Essentiellement au piano, même si j’exerce encore le violon pour le plaisir dans le cadre d’orchestres amateurs, notamment à l’Orchestre Symphonique des Étudiants de Louvain-la-Neuve que dirige Philippe Gérard. Cela me permet d’avoir un contact avec la vie d’un orchestre, ce qui est en soi un monde intéressant. Pour le reste, les mathématiques me passionnent. À l’école, j’avais pris 8 heures de maths. Si je n’avais pas entrepris une carrière musicale, je me serais orienté vers les mathématiques, et probablement l’ingénierie. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de concilier mes deux passions à travers un projet scolaire d’une année consacré à l’étude des maths dans la musique. Sinon, lorsque j’ai du temps libre, ce qui est de plus en plus rare, j’aime voir mes amis, je lis des romans (souvent des classiques). J’aime aussi écrire de la musique. Je souhaiterais reprendre plus tard des études d’écriture musicale. La direction d’orchestre est aussi une discipline vers laquelle j’aimerais me tourner plus tard.


3. Cela a-t-il été facile de concilier un parcours musical de si haut niveau avec votre scolarité ?


Cela a été finalement assez difficile, car je n’ai pas choisi la simplicité. À l’école, j’ai opté pour des disciplines contraignantes comme les maths ou le latin qui me demandaient beaucoup de boulot et d’heures de travail, surtout à la fin du cycle des humanités. Mais quand on aime, on ne compte pas !


4. Que représente pour vous l’opportunité de jouer avec orchestre ?


C’est la première fois que je jouerai en soliste avec un orchestre. Il faudra donc que je sois attentif à jouer d’égal à égal. C’est une opportunité que j’attends depuis longtemps. Je savais que cela arriverait un jour, mais je ne pensais pas que cela serait avec l’OPRL. C’est une grande chance, surtout dans cette magnifique Salle Philharmonique. Je me suis d’ailleurs inscrit au concours pour avoir la chance de jouer avec l’orchestre et de partager le plaisir de la musique aux côtés des instrumentistes.  


5. Pourquoi avoir choisi le 2e Concerto pour piano de Saint-Saëns ?


Pour plusieurs raisons. D’abord, je connais ce concerto depuis assez longtemps. Ensuite, c’est une œuvre qui permet d’allier la démonstration technique à une très grande musicalité. On peut y montrer beaucoup de choses. J’aime aussi beaucoup la musique française de manière générale et Saint-Saëns fait pour moi partie des grands compositeurs français.


6. Quels sont vos projets ?


L’année prochaine, j’ai l’intention de partir en Erasmus à la Hochschule de Cologne. J’espère que ce sera un tremplin pour étudier encore ailleurs. Je suis persuadé qu’il faut se former à l’étranger pour percer. J’envisage d’étudier ensuite à l’École supérieure Reine Sofia à Madrid. Je compte aussi passer encore quelques concours comme celui d’Épinal, qui est un grand concours avec une finale accompagnée d’un orchestre. Et pourquoi pas un jour terminer avec le Reine Élisabeth. C’est un concours qu’il vaut mieux garder pour la fin de son parcours d’apprentissage. Ce sera donc pour des échéances plus lointaines.

Propos recueillis par Stéphane Dado