Happy Hour ! 100% Bach : « Une plongée dans le monde de Johann Sebastian Bach et de ses fils musiciens. »

Lieve Goossens

Lieve Goossens, flûte 1re soliste de l’OPRL, nous explique la naissance de ce projet, qui sera donné le mardi 18 janvier 2022, à 19h.
 

Comment est né ce projet autour de Johann Sebastian Bach ?

En janvier 2020, peu de temps avant le premier confinement, l’OPRL a joué le Ricercare à 6 voix de L’Offrande musicale de J. S. Bach, dans l’orchestration d’Anton Webern. Au sortir de scène, nous nous sommes fait la réflexion, avec ma collègue violoniste Audrey Gallez, qu’il était quand même dommage de ne pas avoir l’occasion de jouer plus souvent de la musique baroque, et en particulier celle de J. S. Bach. Cette réflexion nous a menées par la suite à imaginer un Happy Hour ! entièrement dévolu au plus grand compositeur baroque et à ses quatre fils devenus des musiciens réputés. Par ailleurs, le répertoire de musique de chambre avec flûte est nettement plus développé à l’époque baroque que durant les périodes classique et romantique. Il y avait donc aussi une motivation personnelle à s’intéresser davantage à ce répertoire. (Rire)

Que sait-on des fils de J. S. Bach ?

Johann Sebastian a eu 20 enfants, 7 de sa première épouse (sa cousine sous-germaine Maria Barbara), et 13 de sa seconde épouse Anna Magdalena. Dix d’entre eux mourront à la naissance ou en bas âge, tandis que quatre deviendront des compositeurs renommés. Le plus âgé, Wilhelm Friedemann (1710-1784) est surnommé « le Bach de Halle », ville où il devient organiste et rencontre Haendel. Il était, semble-t-il, le plus doué mais n’aura pas la carrière qu’il méritait et terminera sa vie dans le dénuement. Vient ensuite Carl Philipp Emanuel (1714-1788), qui sera claveciniste pendant près de 30 ans à la cour de Frédéric II de Prusse, à Berlin, avant de devenir Director Musices à Hambourg. Il est surnommé « le Bach de Berlin » ou « le Bach de Hambourg ».

Avec sa seconde épouse, Johann Sebastian aura encore deux autres fils musiciens : Johann Christoph Friedrich (1732-1795), surnommé « le Bach de Bückeburg », où il fut attaché toute sa vie à la cour de cette principauté, et enfin Johann Christian ou « Jean-Chrétien » (1735-1782), surnommé « le Bach de Milan » ou « le Bach de Londres ». Âgé de 15 ans seulement à la mort de son père, il poursuit sa formation à Berlin avec Carl Philipp Emanuel, puis à Bologne avec le Padre Martini, avant d’être nommé organiste à la cathédrale de Milan et de composer des opéras pour Turin et Naples. À 27 ans, il déménage à Londres où il composera encore 12 opéras et terminera sa vie. Stylistiquement, les œuvres des fils sont déjà tournées vers le style galant, ce courant qui mène au classicisme.

La musique baroque est souvent jouée sur des instruments d'époque. Est-ce votre approche ? Non, mais ce concert me donnera la possibilité de jouer une des deux flûtes en bois que l’Orchestre a acquises en 2019. Ma collègue Valerie Debaele a opté pour une flûte américaine de marque Powell, tandis que j’ai choisi une flûte allemande de marque Mehnert. Ce sont des flûtes modernes à clés (de type Böhm) mais elles ont un son plus rond, qui convient bien au répertoire baroque, classique et même pour des compositeurs romantiques comme Schubert, Schumann et Brahms.

Comment s’articule votre programme ?

Le programme exact est encore en cours d’élaboration mais je peux déjà vous dire qu’il y aura de quoi mettre chacun des musiciens à l’honneur, avec des extraits de sonates en trio et de sonates en solo de Johann Sebastian, Wilhelm Friedemann et Carl Philipp Emanuel, une pièce de Johann Christoph Friedrich, un duo de Johann Christian, mais aussi des pièces en solo pour le violoncelle d’Olivier Vanderschaeghe, l’époux d’Audrey Gallez, et pour le clavecin d’Edward Vanmarsenille, professeur d’écritures au Conservatoire de Liège et de clavecin au Conservatoire de Verviers.

Propos recueillis par Éric Mairlot

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