César Franck, le maître, et Ernest Chausson, le disciple

Grand bi

Le 18 février à Liège, le 20 à Flagey et le 21 à Turnhout, l'OPRL met à l'honneur la musique concertante pour piano de Franck (avec Florian Noack en soliste) et la Symphonie de Chausson, le tout sous la direction de Pierre Bleuse.

Enfant précoce, César Franck se fait connaître dans son enfance comme pianiste même si l’instinct de la composition est déjà ancré en lui. Jeune prodige, il donne son premier concert public, à Liège, à la Société Libre d’Émulation le 2 février 1835, à l’âge de 12 ans. L’organisation de ses récitals est totalement gérée par son père, Nicolas Franck, un homme autoritaire, borné, attaché à l’argent, qui a compris que son fils a un potentiel artistique élevé. Nicolas exploitera sans scrupules le talent de son fils à des fins commerciales comme le firent beaucoup de parents d’enfants surdoués à la même époque. Le père s’institue impresario du jeune prodige et l’oblige à s’exhiber en public dans un répertoire de salon à la rentabilité immédiate.

Composées à 11 ans, les Variations brillantes (1834) de César témoignent de l’écriture virtuose et démonstrative que le jeune enfant manifeste dans les années 1830. Malgré quelques maladresses harmoniques, il y assimile à la perfection le style classique tardif de contemporains comme Hummel, Herz, ou encore Moscheles. Les contours mélodiques de ces Variations de jeunesse sont déjà typiquement franckiens, avec ce lyrisme débordant et cette vigueur qui tient continuellement en haleine. Les pièges techniques dont le jeune César parsème la partie pianistique sont diaboliques — presque injouables selon Florian Noack qui relève pourtant le défi d’affronter cette partie soliste. Ces traits redoutables laissent deviner les qualités pianistiques exceptionnelles du jeune concertiste liégeois.

Un demi-siècle plus tard, le chemin stylistique parcouru par Franck est immense : les Variations symphoniques (1885) sont une épure de la maturité. Le surplus de notes est révolu, les bavardages de salon supprimés : le compositeur se met au service de la forme cyclique et d’un art de la métamorphose thématique qui s’opère dans un raffinement d’une rare subtilité.

Élève de Franck, Ernest Chausson réussit dans son unique Symphonie (1890) une synthèse éclatante entre le lyrisme de la musique française et le chromatisme de Wagner. L’œuvre est créée en 1891, sous la direction du compositeur. Elle se réclame de la Symphonie de Franck, dont elle partage la coupe en trois mouvements et la forme cyclique (à la source de thèmes qui voyagent et se transforment d’un mouvement à l’autre). Comme chez Franck, Chausson chemine entre passion et rêve, il part de l’ombre pour aboutir à la lumière.

Réserver à Liège (18/02)
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